Cette ville est folle et impossible. Elle m’avait touché l’œil gauche, le foie, l’estomac. Un jour et demi écroulé, ne pouvant accomplir la moindre inspiration, vidé. Puis tôt ce matin, , le silence des rues étroites et sales, comme si quelqu’un y avait déposé toute la merde du monde. Les chants, brusquement, au détour d’une autre ruelle. Les dernières cendres des morts de la nuit, en train de se consumer. La vie, la mort, au fond de la même coupe, assis, face à face, à la même table, jouant l’ordre du monde. |
Ecrire.
Certains matins, comme une fleur qui s’ouvrirait au creux de la main.
Il est tôt. Il fait chaud. Un bout de comptoir d’où se répandent les images de quelqu’un d’autre.
Une jeune fille. Une photo en somme. Et déjà circulent les mots vers l’autre rive d’où une mer va naitre.
Un bout de comptoir. L’ombre d’une fille emportée par la transgression des rêves. Photographie. Epitaphe sur la tombe des souvenirs.
Et déjà la musique qui circule dans les veines des téléphones portables. Vies électroniques sillonnant l’hémisphère des ruelles, nous isolant plus encore sous les prétextes de la communion.
Dégager, autour de soi, l’espace qui nous réduit à ce qu’aux regards de ceux qui se posent, nous semblons être.
Trouver l’endroit suffisant où l’air produira ce que nous sommes. La joie.
Ses pas, lourdement, s’écrasent sur la poussière qui les a vus naitre.
Des êtres, probablement résignés, s’étreignent en poignées de mains. Et puis s’en vont.
La joie. La mort. Le soleil. Poursuivre. Un coin de comptoir.
Mes yeux qui se tiennent à la frontière de la lumière.
Et cette fleur dans le creux de la main dont déjà les pétales flétrissent.
Il avance. Elle s’endort. L’ombre, la lumière, l’inversion des pôles. Le vide, le plein.
L’idiotie des mots prononcés comme des photographies éphémères.
Des hommes et des Dieux, ou bien son contraire, sans différence précise, sous la flamme des néons qui irradient les écrans de ces vies sans distinction, dans cette quête dont on ne soupçonne plus rien.
L’ air se mélange à la putréfaction ambiante.
L’accumulation des pensées, comme un mur qui, bientôt, va se fissurer.
La planète poursuit sa course dans l’espace, et les hormones de nos organismes analysent sans fin les symboles de sa rotation.
Alors, on s’active pour aimer plus fort, comme un coup de poing dans la fusion de la lave,
et tenter de retrouver la frugalité de nos gestes premiers et fondamentaux à toute survie.
Varanasi (Bénares) - All texts © Charly'e Saxo 2017
> Diaporama "Esprit"
Certains matins, comme une fleur qui s’ouvrirait au creux de la main.
Il est tôt. Il fait chaud. Un bout de comptoir d’où se répandent les images de quelqu’un d’autre.
Une jeune fille. Une photo en somme. Et déjà circulent les mots vers l’autre rive d’où une mer va naitre.
Un bout de comptoir. L’ombre d’une fille emportée par la transgression des rêves. Photographie. Epitaphe sur la tombe des souvenirs.
Et déjà la musique qui circule dans les veines des téléphones portables. Vies électroniques sillonnant l’hémisphère des ruelles, nous isolant plus encore sous les prétextes de la communion.
Dégager, autour de soi, l’espace qui nous réduit à ce qu’aux regards de ceux qui se posent, nous semblons être.
Trouver l’endroit suffisant où l’air produira ce que nous sommes. La joie.
Ses pas, lourdement, s’écrasent sur la poussière qui les a vus naitre.
Des êtres, probablement résignés, s’étreignent en poignées de mains. Et puis s’en vont.
La joie. La mort. Le soleil. Poursuivre. Un coin de comptoir.
Mes yeux qui se tiennent à la frontière de la lumière.
Et cette fleur dans le creux de la main dont déjà les pétales flétrissent.
Il avance. Elle s’endort. L’ombre, la lumière, l’inversion des pôles. Le vide, le plein.
L’idiotie des mots prononcés comme des photographies éphémères.
Des hommes et des Dieux, ou bien son contraire, sans différence précise, sous la flamme des néons qui irradient les écrans de ces vies sans distinction, dans cette quête dont on ne soupçonne plus rien.
L’ air se mélange à la putréfaction ambiante.
L’accumulation des pensées, comme un mur qui, bientôt, va se fissurer.
La planète poursuit sa course dans l’espace, et les hormones de nos organismes analysent sans fin les symboles de sa rotation.
Alors, on s’active pour aimer plus fort, comme un coup de poing dans la fusion de la lave,
et tenter de retrouver la frugalité de nos gestes premiers et fondamentaux à toute survie.
Varanasi (Bénares) - All texts © Charly'e Saxo 2017
> Diaporama "Esprit"
Les prêtres convoquaient le souffle et la pluie, et la lumière qui éclaire les traces dans la poussière, qui inonde les carcasses des hommes marchant tout contre le temps, la vie et la mort, à parité, jouant sur le damier du quotidien, quand le jour s’écroule sous le poids céleste des ondes stellaires. © C. Saxo 2017 |
Leurs mains se croisent ils ne pourront plus se séparer, leurs corps épuisés ont franchi toutes les étapes de la vie et sont bien au-delà du monde ainsi les voici l’un contre l’autre, l’un en l’autre, confondus, l’un disparu en l’autre. Sur le souffle du temps les voici presque immobiles, immuables, ensemble tournés vers un nouvel inconnu. Les regards, sur eux portés, ne les concernent plus. Le vent et l’eau, et le feu, au plus profond encore les pénètrent ; ils sont eux-mêmes un élément, une nouvelle combinaison, un sentier qui tout doucement s’efface. Deux vieux, Mustang © C.Saxo 2007 |
Ecouteurs sur la tête, les vibrations cellulaires traversant la planète, il avance dans cette nouvelle ville comme une astéroïde dans le ciel.
Le Monde dans le creux de la main, coincé dans une poignée de secondes, et la pourriture de l’air qui pénètre les pores.
Aucun ange ne passe. Les démons de Wall Street lui bousillent le cerveau, et plus rien n’a d’importance que ce va et vient incessant des messages qui tracent une ligne sur l’écran, comme un « rail » à l’extrémité d’une paille.
La roulette russe impalpable des ondes qui additionnent leurs effets dans un creux cérébral,
et cette succession de selfies qui effacent le temps dans le feu des louanges.
L’ électronique ne respire pas, elle éructe malgré elle les codes de quelques possédants dans le langage abscons de leur propre pertinence.
..............................................................................
Nous nous préoccupions de tous ces destins exotiques en perdition afin d’acquérir des parcelles de « conscience de Bout du Monde ». Rapporter, au fond d’un bagage, un petit morceau d’humanité et l’accrocher, bien encadré, face à la terre entière sur le mur exigu de la salle à manger.
..............................................................................
Un poète, un trader des sentiments, psychopathe,
un de ceux ayant perdu une quelconque voie.
Il fumait des promesses d’éternité, sous l’aristocrate banian et son grand chambardement de feuilles dans le vent d’un fébrile matin, quand les ordonnancements du Monde organisent leurs souffles.
Les enfants enflammaient les secondes dans la spontanéité de leurs chants, et le temps s’en trouvait simplifié.
Tout autour, les animaux fondaient un autre temps dans leur transparente présence
Les volutes emprisonnaient l’arbre jusqu’à sa disparition.
Les images s’annulaient l’une l’autre dans leur propre anéantissement.
Les effets de la lumière brulaient les pores de la peau, quand les mots cherchent une faille,
une échappatoire dans la commissure des lèvres ou l’encre noire d’une plume.
Lequel, de la mangouste ou du cobra, gagnera le combat.
Bir © C.Saxo 2018