All Men, Everywhere, One Day
One day and everywhere. Parachuté dans la fournaise, avec ses rêves de cathédrale,
ses défaillances occidentales, une croix dans chaque main.
Sonya-Bird ou Paméla-oiseau, de proie ou du silence, déploie ses ailes.
La passion quoi, la passion, jusqu’au bout de ces murs gris et l’odeur moribonde des carcasses humaines.
One day and everywhere,
All Men qui pétrissent la poussière des routes de leurs semelles cloutées
All Men, au bout du voyage, de tous les voyages.
O, bien sûr, y’a bien ceux-là à débiter des cartouches de mots du bout des lèvres,
phrases chirurgicales pour nous faire croire qu’après, encore, sûrement, peut-être… et les autres, profondément seuls, dont les yeux torrides balancent de l’arc-en-ciel,
de l’aurore boréale, de la lumière plein les veines.
On n’a que les destins qu’on mérite, et l’horizon, au matin paisible ou dans des soirs infernaux, ne sert jamais qu’à y accrocher ses souvenirs, ses absences passagères
et les louanges arborescentes de nos douleurs de fougères.
Il avait échoué là, avec sa voix de terre, candide au beau milieu d’une oasis de galères.
Adieu valises, femme, enfants, sentiers battus et rebattus, objets chéris, merveilleuse culture. Envolés les prêtres du désir, les illusionnistes du confort, les magouilleurs de l’esprit.
Doit-on ainsi faire appel à des dieux, depuis bien longtemps égarés dans les résidus de la mémoire, ou se prélasser dans le lymphatisme d’un quelconque espoir, ce courage des imbéciles.
Le monde est là présent, à portée de doigts, dans le creux de ce qui reste de miraculeusement palpable, au milieu des lambeaux de n’importe quelle existence, après tout.
All Men, everywhere.
On voudrait une interminable route, et nous voici cul-de-jatte dans le fond d’une impasse.
On voudrait les irradiantes couleurs du Sud, et voilà qu’apparaissent les glaciers de l’enfer.
On voudrait un tout petit coin de bonheur où enfin pouvoir s’arrêter,
mais l’on se remet en chemin.
On voudrait... Ailleurs, là où « ils » habitent quoi ! ... « là-bas ».
Ailleurs, les femmes se transformaient. Là-bas, « on » s’habituait à la douleur, au désespoir, à la misérable indifférence. Ici aussi tout vacillait. Une antique photo du fond d’un grenier, dépoussiérée, à laquelle on a du mal à croire, des souvenirs de l’enfance que l’on raccroche à cette vieille connaissance. Recherches intempestives. Annuaire électronique.
Empêtré dans le langage binaire jusqu’à la pointe du crâne. Toute la technique au service de nos envies scannérisés. Modifiant nos propres désirs, la chronique quotidienne de notre existence, de ce voyage, désormais intemporel.
Et les mois qui s’écoulent. Vacances méritées avec la délicieuse perspective d’anciennes retrouvailles au profond pays. All Men, always.
Puis, là-bas, everywhere, pas plus d’ami périmé que d’adresses factices,
et le vieil embarras qui reprend ainsi ses aises, simplement, dans le passé rabougri,
et ce présent confiné à des falaises existentielles, loin des paraboles digitales des regards numérisés.
Hors du temps, avec le tintement abominablement régulier de l’horloge qui rythme chaque journée-chaque nuit, chaque nuit-chaque journée. Impossiblement solitaire, sans sorcier télévisé, sans petits bars d’oppression où l’on se prenait à oublier, femme, enfants, valises.
Fini le tourbillonnant cirque des cavernes modernes.
Il fait froid ce soir. Les lumières, une à une, rendent l’âme derrière les paupières des bâtisses. Dix doigts suffisent à les dénombrer. Tout comme l’heure, les degrés barométriques,
les feuilles, sur un arbre désarticulé, se prenant à danser,
les bancs publics sous dix lampadaires mauves, avec dix ombres qui s’en viennent se prélasser ainsi contre dix façades exténuées.
Et dans cette merveilleuse articulation d’un soir sans importance pour tous ceux qu’un narrateur incrédule a dû oublier, tout semble se figer et se pétrifier du silence des étoiles.
Sur cette place démesurée, everywhere, où Il, où Elle, inconnus encore,
sous les constellations millénaires, lorsque la lune et les marées s’en viennent se retrouver,
loin des turbulences des mondes sans cesse inégalés où se perdent tant d’hommes,
one day, toujours.
Eux, comme deux astres, immenses, eux, au bout des phrases, au bout des mots,
des siècles d’insolence, avec leur sang qui tourbillonne
et fait chanter la lumière sur la pointe des cils, eux, à nouveau éternels, oublieux encore, eux.
Voici leurs mains, voici leurs yeux, ils sont tout un peuple et leurs torses capricieux
s’ouvrent et se ferment, se replient, douloureux, émerveillent la nuit.
Eux.
Encastrés au fond de leurs rêves, paisiblement endoloris,
se séparent les hommes sous les consignes du cycle crépusculaire.
Mais deux corps prodigieusement déchirés, quelque part, everywhere, sans titres ni louanges, sans lendemains, sans bagages, sans clairons ni trompettes, ni miroir aux alouettes,
à l’infini de la rencontre des sexes, franchissent le ciel.
One day, All Men.
©Charly'e Saxo 2000
phrases chirurgicales pour nous faire croire qu’après, encore, sûrement, peut-être… et les autres, profondément seuls, dont les yeux torrides balancent de l’arc-en-ciel,
de l’aurore boréale, de la lumière plein les veines.
On n’a que les destins qu’on mérite, et l’horizon, au matin paisible ou dans des soirs infernaux, ne sert jamais qu’à y accrocher ses souvenirs, ses absences passagères
et les louanges arborescentes de nos douleurs de fougères.
Il avait échoué là, avec sa voix de terre, candide au beau milieu d’une oasis de galères.
Adieu valises, femme, enfants, sentiers battus et rebattus, objets chéris, merveilleuse culture. Envolés les prêtres du désir, les illusionnistes du confort, les magouilleurs de l’esprit.
Doit-on ainsi faire appel à des dieux, depuis bien longtemps égarés dans les résidus de la mémoire, ou se prélasser dans le lymphatisme d’un quelconque espoir, ce courage des imbéciles.
Le monde est là présent, à portée de doigts, dans le creux de ce qui reste de miraculeusement palpable, au milieu des lambeaux de n’importe quelle existence, après tout.
All Men, everywhere.
On voudrait une interminable route, et nous voici cul-de-jatte dans le fond d’une impasse.
On voudrait les irradiantes couleurs du Sud, et voilà qu’apparaissent les glaciers de l’enfer.
On voudrait un tout petit coin de bonheur où enfin pouvoir s’arrêter,
mais l’on se remet en chemin.
On voudrait... Ailleurs, là où « ils » habitent quoi ! ... « là-bas ».
Ailleurs, les femmes se transformaient. Là-bas, « on » s’habituait à la douleur, au désespoir, à la misérable indifférence. Ici aussi tout vacillait. Une antique photo du fond d’un grenier, dépoussiérée, à laquelle on a du mal à croire, des souvenirs de l’enfance que l’on raccroche à cette vieille connaissance. Recherches intempestives. Annuaire électronique.
Empêtré dans le langage binaire jusqu’à la pointe du crâne. Toute la technique au service de nos envies scannérisés. Modifiant nos propres désirs, la chronique quotidienne de notre existence, de ce voyage, désormais intemporel.
Et les mois qui s’écoulent. Vacances méritées avec la délicieuse perspective d’anciennes retrouvailles au profond pays. All Men, always.
Puis, là-bas, everywhere, pas plus d’ami périmé que d’adresses factices,
et le vieil embarras qui reprend ainsi ses aises, simplement, dans le passé rabougri,
et ce présent confiné à des falaises existentielles, loin des paraboles digitales des regards numérisés.
Hors du temps, avec le tintement abominablement régulier de l’horloge qui rythme chaque journée-chaque nuit, chaque nuit-chaque journée. Impossiblement solitaire, sans sorcier télévisé, sans petits bars d’oppression où l’on se prenait à oublier, femme, enfants, valises.
Fini le tourbillonnant cirque des cavernes modernes.
Il fait froid ce soir. Les lumières, une à une, rendent l’âme derrière les paupières des bâtisses. Dix doigts suffisent à les dénombrer. Tout comme l’heure, les degrés barométriques,
les feuilles, sur un arbre désarticulé, se prenant à danser,
les bancs publics sous dix lampadaires mauves, avec dix ombres qui s’en viennent se prélasser ainsi contre dix façades exténuées.
Et dans cette merveilleuse articulation d’un soir sans importance pour tous ceux qu’un narrateur incrédule a dû oublier, tout semble se figer et se pétrifier du silence des étoiles.
Sur cette place démesurée, everywhere, où Il, où Elle, inconnus encore,
sous les constellations millénaires, lorsque la lune et les marées s’en viennent se retrouver,
loin des turbulences des mondes sans cesse inégalés où se perdent tant d’hommes,
one day, toujours.
Eux, comme deux astres, immenses, eux, au bout des phrases, au bout des mots,
des siècles d’insolence, avec leur sang qui tourbillonne
et fait chanter la lumière sur la pointe des cils, eux, à nouveau éternels, oublieux encore, eux.
Voici leurs mains, voici leurs yeux, ils sont tout un peuple et leurs torses capricieux
s’ouvrent et se ferment, se replient, douloureux, émerveillent la nuit.
Eux.
Encastrés au fond de leurs rêves, paisiblement endoloris,
se séparent les hommes sous les consignes du cycle crépusculaire.
Mais deux corps prodigieusement déchirés, quelque part, everywhere, sans titres ni louanges, sans lendemains, sans bagages, sans clairons ni trompettes, ni miroir aux alouettes,
à l’infini de la rencontre des sexes, franchissent le ciel.
One day, All Men.
©Charly'e Saxo 2000